Poésie : Impressions des Grangettes en 24 haïkus

Barbara Eggenberger

La réserve naturelle des Grangettes, près de Villeneuve, est pour moi une source illimitée d’inspiration.
J’adore m’y promener et y prendre du temps pour observer la nature. Pour y méditer aussi.

J’ai la joie de vous partager ici une sélection parmi les nombreux haïkus que j’ai écrits
dans ce lieu magique, au fil des saisons et au cours des dernières années :

Impressions des Grangettes en 24 haïkus :

Prendre la plume
et écrire au large
tout est à lire entre les lignes

Le ballet des grèbes amoureux
et la roselière
qui s’éveille en sursaut

Le lierre de sa tendresse
enlace les branches sèches
sauvetage printanier

Figures de bois flotté
échouées sur les rivages
mondes magiques accidentels

Branches agitées
élagages bienvenus
l’arbre au centre

Jardin sauvage
repaire envoûtant
d’œuvres précieuses

Trombes d’eau matinales
l’orage noir me lave
de tout soupçon

Le tas de bois mort
fin illusoire
toute une vie nouvelle y prend ses quartiers

Tranquille l’araignée
se promène sur les fils
qui relient hier à demain

Dans les jardins de l’enfance
le divin parfum des roses
lézarde les cœurs

Des projets … des désirs … des rêves
comme autant de perles accrochées
dans les remous du lac

Douceur d’un instant
tout en transparence
déjà les étoiles s’estompent

Dans mon coeur
mille oiseaux
un ami est de retour

L’air de rien le jour se lève
calme avant les tempêtes
innocence à chaque fois regagnée

Donne-moi la main
le vent souffle
sur les châteaux de sable

Une étoile filante
passe et meurt
écrasée sous la pleine lune

Murmures entre les feuilles
douce inclinaison
bientôt l’incandescence

Âme en recherche
la boîte aux trésors
dans le tronc abandonné

Octobre pluvieux
au pays des rêveries sans fin
l’agitation mise entre parenthèses

Les derniers rayons enjambent la montagne
et couvrent d’or les vagues bleues sombres
éblouissante et irrévocable fusion

Du ciel gris rose
dégringolent
cent attaches de grésil

La neige courtise la plaine
pour bientôt
les noces joyeuses

Un à un
je rattrape mes mots
aux mille vents éparpillés

Chaotique remue-menage
mon coeur, imperturbable
suit son grand bonheur de chemin

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